Règles comptables en vigueur au Maroc : 1 guide complet

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Règles comptables en vigueur au Maroc en relation avec l’Impôt sur les Sociétés.

Les entreprises doivent comprendre et appliquer correctement les règles comptables en vigueur au Maroc. En effet, dans le monde des affaires au Maroc, ceci est essentiel pour le succès et la conformité des entreprises.

Ces règles, régulièrement mises à jour et ajustées pour répondre aux exigences économiques et législatives, forment le socle de la gestion financière et fiscale au sein du royaume.

Dans cet article, nous allons explorer les règles comptables en vigueur au Maroc, en soulignant leur rôle crucial dans le paysage économique marocain.

En offrant une vue d’ensemble claire et précise, nous visons à éclairer les entrepreneurs, les comptables, et les investisseurs sur les normes qui régissent la comptabilité au Maroc, leur permettant ainsi de mieux naviguer dans le cadre réglementaire complexe et en constante évolution.

Cet article est à jour des dispositions comptables en vigueur à partir du 1er janvier 2024.

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Quelles sont les règles comptables en vigueur au Maroc ?

Règles comptables en vigueur au Maroc

Le Maroc suit le Code Général de Normalisation Comptable (CGNC), un cadre comptable rigoureux qui s’applique à toutes les entreprises marocaines, quel que soit leur taille ou secteur d’activité.

Le CGNC, en vigueur depuis le Dahir du 25 décembre 1992, vise à fournir une image fidèle et transparente de la situation financière des entreprises. Il est divisé en deux parties principales :

Le CGNC est un cadre général en dessous duquel se développe des plans comptables. Le système comptable marocain s’articule, en premier lieu, autour d’un Plan Comptable Général Marocain des entreprises (PCGE). Ce plan, n’est pas complètement en harmonie avec les standards internationaux (IFRS). Sur plusieurs sujet, il s’en écarte pour tenir compte des spécificités locales.

Le PCGE couvre divers aspects tels que la reconnaissance des revenus, la classification des actifs et passifs, et les principes de consolidation et de combinaison des comptes. Il est impératif pour les entreprises marocaines, quelle que soit leur taille, de se conformer à ces normes pour garantir la régularité de leurs états financiers. Un cadre simplifié est également prévu pour les entreprises de très petite taille.

Cette conformité est cruciale non seulement pour la gestion interne, mais aussi pour les relations avec les investisseurs, les banques et les autorités fiscales.

En outre, le Maroc a développé des plans comptables sectoriels pour répondre aux besoins spécifiques de différents secteurs, comme l’agriculture, les banques, les assurances, l’immobilier, et les associations.

Ces plans sont conçus pour répondre aux particularités de chaque secteur, garantissant ainsi que les normes comptables sont adaptées et pertinentes.

Par exemple, le Plan Comptable des Assurances aborde les spécificités des opérations d’assurance, tandis que le Plan Comptable Immobilier se concentre sur les transactions immobilières.

L’existence de ces plans sectoriels témoigne de la volonté du Maroc de se conformer à des normes comptables élevées tout en tenant compte des réalités de chaque secteur​​.

Cette approche globale et sectorielle garantit que la comptabilité au Maroc est à la fois conforme aux normes internationales et adaptée aux spécificités locales, offrant ainsi un cadre fiable pour la gestion financière et la prise de décision.


Comment les règles comptables en vigueur au Maroc diffèrent-elles des normes internationales ?

Règles comptables en vigueur au Maroc

Le système comptable marocain, bien qu’en grande partie aligné sur les normes internationales, présente des spécificités notables.

Le CGNC s’inspire des principes de la comptabilité générale universellement reconnus, mais il intègre également des aspects spécifiques au contexte marocain.

Par exemple, bien que suivant la tendance globale de convergence vers les Normes internationales d’information financière (IFRS), le Maroc maintient certaines pratiques adaptées à son environnement économique et juridique.

Coût historique

Une différence notable concerne l’évaluation des actifs. Alors que les IFRS favorisent une approche basée sur la juste valeur, le CGNC s’appuie davantage sur le coût historique, une méthode considérée comme plus stable et prévisible dans un contexte économique en développement comme celui du Maroc.

Approche patrimoniale et prudence

Le traitement comptable des contrats de leasing au Maroc, dans le cadre du Code Général de Normalisation Comptable (CGNC), diffère significativement de l’approche adoptée par les normes internationales telles que les IFRS. Au Maroc, le CGNC privilégie l’approche juridique et patrimoniale au détriment de la réalité économique et financière des contrats de leasing. Ceci contraste avec les normes internationales qui favorisent la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.

En pratique, cela signifie que sous le CGNC, un contrat de leasing est comptabilisé comme un simple contrat de location. Le preneur enregistre l’opération comme une dépense de location, tandis que le bailleur, en tant que propriétaire du bien, l’inscrit à l’actif de son bilan.

Cette différence illustre la divergence entre l’approche marocaine, qui se concentre sur la forme juridique des transactions, et les normes internationales, qui mettent l’accent sur la substance économique des opérations. Cela a des implications significatives pour la façon dont les entreprises marocaines présentent leurs états financiers, notamment en ce qui concerne la transparence et la comparabilité avec les normes internationales.

Une approche unique

Ces différences ne sont pas seulement un reflet des particularités locales, mais aussi une réponse aux défis uniques que rencontrent les entreprises marocaines. En adaptant les normes internationales à son contexte spécifique, le Maroc assure que son système comptable reste pertinent et efficace, tout en facilitant le dialogue et la comparaison avec les acteurs internationaux.

Ce tableau donne à titre indicatif quelques exemples des principaux points d’impact (CGNC vs IFRS)

Point comptable Traitement en normes locales (CGNC) Traitement en IFRS Retraitement à effectuer
Évaluation des actifs Coût historique Juste valeur Revalorisation des actifs
Traitement des contrats de leasing Approche juridique et patrimoniale Approche économique et financière Reclassement des actifs et des passifs
Évaluation des provisions Méthode de la prudence Méthode de la probabilité de réalisation Reévaluation des provisions
Présentation des états financiers Présentation par nature Présentation par fonction Reclassification des postes

Upsilon Consulting : votre partenaire pour la comptabilité au Maroc

Les règles comptables marocaines et les normes internationales

Comme mentionné dans le paragraphe précédent, le système comptable marocain présente des spécificités notables par rapport aux normes internationales. Ces différences peuvent avoir un impact significatif sur la façon dont les entreprises marocaines présentent leurs états financiers, notamment en ce qui concerne la transparence et la comparabilité avec les acteurs internationaux.

Upsilon Consulting comprend ces différences et peut aider les entreprises marocaines à naviguer dans l’environnement comptable complexe du Maroc. Nos experts comptables ont une vaste expérience dans l’application des normes marocaines et internationales, et ils peuvent vous aider à :

  • Comprendre les exigences des normes marocaines et internationales
  • Mettre en place des systèmes comptables conformes aux normes
  • Préparer des états financiers conformes aux normes locales et internationales

Upsilon Consulting est votre partenaire idéal pour vous aider à garantir que votre entreprise respecte les normes comptables applicables et présente des états financiers précis et transparents.

Upsilon Consulting a aidé des entreprises marocaines à naviguer dans l’environnement comptable complexe du Maroc notamment à travers :

  • La rédaction de manuel de procédure et de normes comptables adaptés pour gérer des comptabilité en double standards ;
  • Une assistance à maitrise d’ouvrage de mise en place de progiciel comptable ou d’ERP afin de s’assurer que le process permet de rencontrer les exigences légales ;
  • Nous assistons des clients au quotidien à assurer la tenue de leur comptabilité en normes locales et à préparer les reporting dans des normes différentes.

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Quels sont les impacts des règles comptables marocaines sur les entreprises locales ?

L’adoption du Code Général de Normalisation Comptable (CGNC) au Maroc a un impact considérable sur la manière dont les entreprises locales gèrent et présentent leurs informations financières.

Premièrement, le CGNC assure une certaine uniformité et standardisation des pratiques comptables au Maroc, facilitant ainsi la compréhension et la comparaison des états financiers pour les parties prenantes locales. Cela est particulièrement important pour les investisseurs, les créanciers et les autorités fiscales qui se basent sur ces informations pour évaluer la performance et la santé financière des entreprises.

Cependant, en se concentrant principalement sur la forme juridique des transactions, comme dans le cas des contrats de leasing, le CGNC peut limiter la capacité des états financiers à refléter la réalité économique sous-jacente des entreprises.

Cette approche peut entraîner des défis pour les entreprises marocaines cherchant à attirer des investissements étrangers ou à opérer sur les marchés internationaux, où les normes comptables telles que les IFRS sont plus couramment utilisées et valorisées pour leur accent sur la transparence et la substance économique.

Dans plusieurs cas, les groupes sont tenus de ce fait de tenir un double jeu de comptabilité afin d’assurer les deux objectifs.

En outre, bien que le CGNC fournisse un cadre comptable solide adapté au contexte marocain, il nécessite des entreprises locales une vigilance constante pour rester à jour avec les changements réglementaires et les mises à jour normatives. Cette exigence de conformité peut représenter un défi, en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui peuvent manquer de ressources ou d’expertise comptable spécialisée.

En résumé, alors que le CGNC contribue à la régularité et à la standardisation des pratiques comptables au Maroc, il présente également des défis uniques pour les entreprises locales, en particulier dans un contexte économique mondialisé où la comparabilité et la transparence des informations financières sont cruciales.


Quel est l’impact des règles comptables en vigueur au Maroc sur la fiscalité des entreprises ?

Grand-livre

L’impôt sur les sociétés (IS) est un impôt direct qui s’applique aux bénéfices réalisés par les entreprises au Maroc. Certaines formes d’entreprises telles que les sociétés de personnes peuvent y échapper. Dans ce cas, elles sont en général dans le champ d’application de l’Impôt sur le revenu.

le Code Général des Impôts (CGI) définit les règles comptables en vigueur pour l’IS. En effet, le législateur marocain met à jour régulièrement ces dispositions pour s’adapter aux évolutions économiques et fiscales.

Assiette de l’IS – Règles comptables en vigueur au Maroc

Le livre premier du CGI définit les règles d’assiette de l’IS. En effet, ce livre traite des règles d’imposition des bénéfices industriels et commerciaux.

Le Titre Premier de ce livre concerne spécifiquement l’IS et définit les modalités de calcul de cet impôt.

Les entreprises soumises à l’IS doivent tenir une comptabilité conforme aux normes marocaines en vigueur.

Chaque contribuable doit organiser sa comptabilité de manière à permettre la détermination du résultat fiscal. En effet, ce dernier  sert de base au calcul de l’IS.

Les entreprises doivent déterminer le résultat fiscal appliquant les règles fiscales aux résultats comptables.

Charges déductibles

Les charges déductibles sont celles :

  • Premièrement, l’entreprise doit les avoir engagées dans l’intérêt direct de l’entreprise
  • Deuxièmement, qui ont une contrepartie réelle et vérifiable.

Les produits imposables

Les produits imposables ceux que l’entreprise réalise dans le cadre de l’activité normale de l’entreprise.

Les entreprises soumises à l’IS doivent également respecter certaines obligations fiscales, telles que

  • Premièrement, la production d’une déclaration annuelle d’impôt sur les sociétés ;
  • Deuxièmement, le paiement d’un acompte provisionnel d’IS tout au long de l’année fiscale.

Règles comptables en vigueur au Maroc – Règles spécifiques

Règles comptables en vigueur au Maroc

En ce qui concerne les règles comptables spécifiques à l’IS, le CGI prévoit notamment que :

  • D’abord, les entreprises doivent tenir un livre-journal et un grand livre. Le livre-journal doit contenir toutes les opérations effectuées par l’entreprise, tandis que le grand livre doit permettre de regrouper ces opérations par compte.
  • Ensuite, les entreprises doivent également établir un bilan et un compte de résultat annuels.
    • Le bilan doit refléter la situation patrimoniale de l’entreprise à la fin de l’exercice comptable,
    • tandis que le compte de résultat doit présenter les produits et les charges de l’entreprise au cours de cet exercice.

Le CGI prévoit également des règles spécifiques pour la détermination du résultat fiscal.

Ainsi, certaines charges sont déductibles du résultat fiscal, telles que les charges d’intérêts sur les emprunts contractés pour financer l’activité de l’entreprise.

D’autres charges ne sont pas déductibles, comme les amendes fiscales ou pénales.

En outre, le CGI prévoit des règles spécifiques pour la prise en compte des provisions dans le calcul du résultat fiscal. Les provisions sont des sommes que l’entreprise met de côté pour faire face à des risques ou à des charges futures.

Les provisions pour créances douteuses ou pour pertes sur stocks peuvent être déduites du résultat fiscal, sous certaines conditions.

Enfin, il est important de noter que les entreprises soumises à l’IS doivent respecter les normes comptables marocaines en vigueur. Ces normes sont régulièrement mises à jour pour s’adapter aux évolutions économiques et fiscales.


 

 

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