Charges dĂ©ductibles – I.S au Maroc

La notion de charges dĂ©ductibles est trĂšs importante dans la dĂ©termination du rĂ©sultat imposable Ă  l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s (I.S). En effet, comme nous l’avons expliquĂ© dans notre article ImpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s au Maroc (I.S), la base imposable de l’IS est dĂ©terminĂ©e par l’excĂ©dent :

  • Des produits imposables
  • Sur les charges dĂ©ductibles

 

A titre de rappel, selon les dispositions de l’article 10 du C.G.I., par charges dĂ©ductibles il faut entendre :

  • D’abord, les charges d’exploitation : en comptabilitĂ© ils se constituent par les charges courantes nĂ©cessaires Ă  l’activitĂ©. Par exemple, les coĂ»ts d’achats de matiĂšres, les frais de personnel…
  • Ensuite, les charges financiĂšres qui se constituent entre autres des intĂ©rĂȘts de prĂȘts, des pertes de changes…
  • Enfin, les charges non courantes qui sont des charges exceptionnelles subies telles que les pertes sur crĂ©ances, les pĂ©nalitĂ©s diverses…

Lire aussi : CPC – Compte de produits et de charges – Maroc

En pratique, le code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts marocain limite, cependant, la dĂ©ductibilitĂ© de certaines charges (pĂ©nalitĂ©s, cadeaux,…). Dans ce cas, bien que l’entreprise dispose du droit de dĂ©duire ces charges, elle doit procĂ©der Ă  leur rĂ©intĂ©gration. La rĂ©intĂ©gration s’opĂšre dans le tableau de passage du rĂ©sultat comptable au rĂ©sultat fiscal.

Il est trĂšs important de bien identifier les charges dĂ©ductibles (et non dĂ©ductibles) au moment de la dĂ©claration. Si elles sont identifiĂ©es lors d’un contrĂŽle fiscal, des pĂ©nalitĂ©s et majorations peuvent s’appliquer.

Avant d’analyser en dĂ©tail les charges dĂ©ductibles, il est nĂ©cessaire d’expliciter les conditions de dĂ©ductibilitĂ© d’une charge.

Lire aussi : Fiscalité au Maroc

Charges dĂ©ductibles – Quels sont les conditions de dĂ©ductibilitĂ©

Afin qu’une charge soit fiscalement dĂ©ductible, certaines conditions doivent se rĂ©unir. Ces conditions concernent tant sa nature que la raison pour laquelle elle a Ă©tĂ© exposĂ©e. En effet, ces conditions ressortent de la loi, mais ne sont explicitĂ©es clairement que dans la circulaire (Note circulaire CGI 717 Tome 1). Ces conditions sont les suivantes :

  • PremiĂšrement, la charge doit se rattacher Ă  la gestion de l’entreprise

La sociĂ©tĂ© doit supporter une charge dans l’intĂ©rĂȘt de l’activitĂ© imposable et pour ses besoins. De ce fait, toute charge que l’entreprise supporte pour l’intĂ©rĂȘt d’un associĂ© n’est pas une charge dĂ©ductible.

Exemple : Un voyage personnel d’un associĂ© avec sa famille, par exemple, ne sera pas dĂ©ductible. Cependant, un voyage d’affaires pour participer Ă  un salon de commercialisation le sera.

  • DeuxiĂšmement, l’entreprise doit constater la charge en comptabilitĂ©

Une charge mĂȘme si elle est rĂ©elle et liĂ©e Ă  l’activitĂ© perd son caractĂšre de charge dĂ©ductible si l’entreprise omet de la comptabiliser en charges dans l’exercice concernĂ©.

  • TroisiĂšmement, les charges doivent avoir un caractĂšre effectif et une piĂšce comptable rĂ©guliĂšre doit les supporter

Il faut comprendre que deux sous-conditions ressortent de cette condition :

    • EffectivitĂ© de la charge : Ceci veut dire que mĂȘme en prĂ©sence d’une piĂšce comptable (facture), l’administration fiscale dispose du droit de remettre en cause l’effectivitĂ© de la charge (cas des fausses factures, cas des charges non liĂ©es directement par nature Ă  l’activitĂ©,…)
    • Justification de la charge : MĂȘme en prĂ©sence d’une charge rĂ©elle et effective, l’absence d’une facture ou autre justificatif probant peut ĂȘtre un motif de rejet

N.B : Le cas particulier des notes de frais est traité dans un article séparé.

  • QuatriĂšmement, se traduire par une diminution de l’actif net de la sociĂ©tĂ©.

Une dĂ©pense qui se traduit par une entrĂ©e d’un Ă©lĂ©ment nouveau dans l’actif ne donne pas droit Ă  dĂ©duction.

Ainsi, les charges ayant pour effet l’augmentation de la valeur d’un actif ne sont pas dĂ©ductibles (amĂ©lioration d’un actif existant, par exemple). En outre, ne sont pas dĂ©ductibles les dĂ©penses ayant pour effet le prolongement de la durĂ©e de vie d’un actif.

Cependant, les dotations aux amortissements des immobilisations peuvent ĂȘtre dĂ©duites dans les conditions de droit commun explicitĂ©es plus loin dans cet article.

Cas particulier : les charges sur exercices antérieurs

La dĂ©duction d’une charge est conditionnĂ©e par le respect du principe de spĂ©cialisation des exercices.

Ainsi, les charges sur exercices antĂ©rieurs ne sont pas dĂ©ductibles. En vertu de ce principe, les charges dĂ©ductibles doivent affecter les rĂ©sultats de l’exercice de leur engagement. Ainsi, il est obligatoire de rapporter Ă  chaque exercice, les charges nĂ©es d’opĂ©rations ou d’Ă©vĂšnements qui prennent naissance au cours dudit exercice, quelle que soit la date de paiement.

Détermination du résultat fiscal

En vertu des dispositions de l’article 8-I du C.G.I., le rĂ©sultat fiscal de chaque exercice comptable correspond Ă  l’excĂ©dent des produits sur les charges. Ce rĂ©sultat fiscal est dĂ©terminĂ© en apportant au rĂ©sultat comptable les corrections suivantes :

  • L’entreprise doit rĂ©intĂ©grer les charges non dĂ©ductibles (exemple : charges non liĂ©es Ă  l’exploitation) ;
  • Elle a le droit de dĂ©duire de maniĂšre extra comptable les produits qui ne sont pas imposables  (exemple : dividendes bĂ©nĂ©ficiant d’un abattement de 100%).

L’entreprise doit opĂ©rer des dĂ©ductions/rĂ©intĂ©grations dans les cas suivants :

  • Soit, lorsque les produits sont totalement ou partiellement exonĂ©rĂ©s, ou soumis Ă  abattement;
  • Ou, lorsque les charges sont totalement ou partiellement non dĂ©ductibles, ou leur dĂ©duction est plafonnĂ©e
  • Soit encore, parce qu’ils ont Ă©tĂ© antĂ©rieurement taxĂ©s (ou dĂ©duites) ou que leur taxation (dĂ©duction) est diffĂ©rĂ©e.

Exemple : La reprise de provision opérée sur une provision dont la dotation a été antérieurement réintégrée est déduite dans le tableau de passage (bien que comptabilisée en produits).

Le résultat fiscal, ainsi rectifié constitue la réelle base imposable. Les corrections sont effectuées dans un tableau annexé à la liasse fiscale dit « tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal ».

Les charges dĂ©ductibles sont constituĂ©es du total des charges d’exploitation, financiĂšres ou non courantes n’ayant pas Ă©tĂ© nommĂ©ment dĂ©signĂ©es comme non dĂ©ductibles.

Analysons chacune de ces composantes des charges déductibles.

Charges dĂ©ductibles – Les charges d’exploitation

Les charges d’exploitation dites dĂ©ductibles sont celles qui ne nĂ©cessitent pas de rectification (ou rĂ©sultant de la rectification). Selon les dispositions de l’article 10 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts :

« Les charges d’exploitation constituĂ©es par :

A- les achats de marchandises revendus en l’état et les achats consommĂ©s de matiĂšres et fournitures ;

B- les autres charges externes engagĂ©es ou supportĂ©es pour les besoins de l’exploitation, y compris :

(…)

C- les impĂŽts et taxes Ă  la charge de la sociĂ©tĂ©, y compris les cotisations supplĂ©mentaires Ă©mises au cours de l’exercice, Ă  l’exception de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s ;

D- les charges de personnel et de main-d’Ɠuvre et les charges sociales y affĂ©rentes, y compris l’aide au logement, les indemnitĂ©s de reprĂ©sentation et les autres avantages en argent ou en nature accordĂ©s aux employĂ©s de la sociĂ©tĂ© ;

E- les autres charges d’exploitation ;

F- les dotations d’exploitation. »

 

Nous constatons que le code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts dĂ©finit les charges d’exploitation comme Ă©tant les charges faisant partie de la classe 61 dans le plan comptable marocain. Ne sont donc Ă  considĂ©rer comme non dĂ©ductibles que les charges :

  • Qui manquent Ă  une des conditions de dĂ©ductibilitĂ© citĂ©es ci-dessus ;
  • Qui sont non dĂ©ductible en vertu d’une disposition expresse de la loi.

Analysons à présent chacune de ces composantes prévues par le code général des impÎts à la lumiÚre des commentaires faits par la circulaire 717.

A – les achats de marchandises revendus en l’état et les achats consommĂ©s de matiĂšres et fournitures

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, une entreprise soumise Ă  l’I.S. peut dĂ©duire fiscalement tous les achats qu’elle effectue dans le cadre de son activitĂ©. Il s’agit notamment des achats de :

  • marchandises lorsqu’elle effectue une activitĂ© de nĂ©goce ;
  • matiĂšres premiĂšres lorsqu’elle a une activitĂ© manufacturiĂšre ;
  • autres fournitures (eau, Ă©lectricitĂ©, fournitures de bureau, …) ;
  • services, Ă©tudes, sous-traitance ..
Achats locaux

Le montant dĂ©ductible fiscalement correspond au prix d’achat qui s’entend du prix facturĂ©, toutes taxes comprises, Ă  l’exclusion de la T.V.A. dĂ©ductible.

Cependant, les sociĂ©tĂ©s n’ayant pas le droit de rĂ©cupĂ©rer la TVA peuvent la comptabiliser en charge dĂ©ductible. Ainsi, par exemple, une sociĂ©tĂ© soumise Ă  un prorata de dĂ©duction de TVA peut bĂ©nĂ©ficier de la dĂ©duction au titre de l’I.S de la TVA non rĂ©cupĂ©rable.

Achats importés

Dans le cas oĂč l’entreprise importe une marchandise, la circulaire 717 stipule que la charge dĂ©ductible se compose de :

  • Prix d’achat
  • Droits de douane affĂ©rents aux biens acquis
  • Frais d’approche accessoires tels que le fret, transit, assurances …

Il est Ă  noter que, selon la mĂȘme circulaire le coĂ»t rĂ©el se calcule en convertissant la valeur en devises au taux du jour de la souscription de la DUM (DĂ©claration Unitaire de Marchandise). Ensuite, lors du paiement l’entreprise peut comptabiliser un gain ou une perte de change par diffĂ©rence au cours du jour de paiement. La perte ou le gain de change rĂ©alisĂ©s sont respectivement dĂ©ductibles ou imposables.

La circulaire donne des prĂ©cisions supplĂ©mentaires quant Ă  la dĂ©duction dans les cas spĂ©cifiques de sous-traitance, travaux immobiliers, … Voir la Note circulaire CGI 717 Tome 1.

Cas de la variation de stock

Comme indiquĂ© ci-dessus, l’entreprise doit respecter le principe de spĂ©cialisation des exercices.

Ainsi, lorsqu’une entreprise achĂšte des marchandises ou matiĂšres et qu’ils demeurent en stock Ă  la fin d’exercice, leur valeur n’est pas dĂ©ductible. En effet, seuls sont dĂ©ductibles les achats correspondant Ă  une consommation (ou une revente) rĂ©elle durant l’exercice.

Sur le plan comptable, cet objectif est atteint Ă  travers le jeu de variation de stocks.

La variation du stock correspond Ă  la diffĂ©rence entre le stock en dĂ©but de l’exercice et le stock  Ă  la fin de l’exercice. Le montant dĂ©ductible annuellement correspond Ă  la diffĂ©rence entre le volume annuel des achats et ladite variation de stocks.

Ainsi, les marchandises et matiĂšres prĂ©cĂ©demment achetĂ©es qui sont entrĂ©es dans le cycle d’exploitation durant l’annĂ©e font partie des charges dĂ©ductible (variation de stock dĂ©bitrice). Cependant, les marchandises achetĂ©es durant l’annĂ©e mais faisant partie du stock final ne seront dĂ©ductible que lors de leur exercice de consommation /ou vente (variation de stock crĂ©ditrice).

A noter que ce raisonnement est valable pour l’ensemble des autres Ă©lĂ©ments de stocks (fournitures, piĂšces, emballages,…). L’entreprise doit calculer la variation de stock au coĂ»t de revient qui comprend Ă©galement les frais d’approche. Certes, le principe de l’accessoire qui suit le principal s’applique ici.

B- les autres charges externes

L’entreprise dispose du droit de dĂ©duire de son rĂ©sultat imposable, l’ensemble des charges externes. Il s’agit des charges qu’elle inscrit dans les postes 613/614 de son compte de rĂ©sultat.

Ainsi, la loi considÚre comme déductibles les charges suivantes :

  • Locations et charges locatives :

L’entreprise peut dĂ©duire de son rĂ©sultat fiscal les loyers des locaux professionnels, des terrains, du matĂ©riel. Il en est de mĂȘme pour les locaux affectĂ©s au logement du personnel (attention, parfois ils correspondent Ă  des avantages en nature soumis Ă  l’I.R). NĂ©anmoins, il faut noter que seule la charge annuelle est dĂ©ductible.

Il est Ă  noter que les loyers versĂ©s d’avance et les retenues de garantie ne sont pas dĂ©ductibles et doivent ĂȘtre comptabilisĂ©s Ă  l’actif du bilan. Parfois, ils deviennent dĂ©ductibles lorsqu’ils donnent lieu Ă  une baisse d’actif net (perte de caution, consommation d’avance..).

Cas particulier des vĂ©hicules de tourisme : La location de vĂ©hicules de tourisme pour une durĂ©e supĂ©rieur Ă  3 mois est soumise Ă  une limite de dĂ©duction (60.000 dirhams par vĂ©hicule par an). Evidemment, leur dĂ©duction est soumise aux rĂšgles de fonds et de forme que nous avons exposĂ©es ci-dessus (notamment la liaison avec l’activitĂ©).

  • Redevances de crĂ©dit-bail ou leasing

Le crĂ©dit bail ou le leasing est dĂ©fini comme un contrat de location assorti d’une promesse (ou un engagement) de vente Ă  la fin de la pĂ©riode de location. Le locataire verse en vertu de ce contrat des redevances annuelles. A la fin du contrat, le locataire peut devenir propriĂ©taire du bien en contrepartie du paiement d’une valeur rĂ©siduelle.

Dans le plan comptable marocain, la redevance annuelle contractuelle se comptabilise en charge (contrairement à la comptabilité internationale).

Les redevances de crĂ©dit-bail sont dĂ©ductibles sans limitation du rĂ©sultat fiscal et sans conditions. La durĂ©e du contrat, mĂȘme si elle est infĂ©rieure Ă  la durĂ©e de vie du bien, ne constitue pas une limite Ă  la dĂ©duction.

Au moment de la rĂ©alisation de l’acquisition, la valeur rĂ©siduelle est dĂ©duite sous forme de dotation d’amortissement sur la durĂ©e de vie restante du bien.

  • Entretiens et rĂ©parations

L’entreprise peut dĂ©duire de son rĂ©sultat fiscal toute dĂ©pense visant Ă  maintenir ou remettre en Ă©tat normal un actif.

Sont exclues du droit de déduction, les dépenses de réparation ayant pour effet soit de :

    • prolonger la durĂ©e de vie d’un bien
    • augmenter sa valeur

Dans les deux cas, ces frais doivent ĂȘtre comptabilisĂ©es Ă  l’actif et faire l’objet d’un amortissement.

  • Primes d’assurances

Lorsqu’une sociĂ©tĂ© contracte un contrat d’assurance pour les besoins de son exploitation, les primes dĂ©caissĂ©es sont dĂ©ductibles.

Le droit Ă  dĂ©duction concerne l’ensemble des types d’assurance (multirisque, responsabilitĂ© civile, incendies, matĂ©riel de transport, accidents de travail….).

NĂ©anmoins, certains contrats particuliers nĂ©cessitent un ajustement du traitement fiscal. Il s’agit notamment de :

  • PremiĂšrement, primes versĂ©es dans le cadre de contrats d’assurances au profit de la sociĂ©tĂ© sur la tĂȘte de son personnel dirigeant ou de personnel clĂ©, sont exclues des charges dĂ©ductibles. En cas de dĂ©cĂšs, le capital perçu par la sociĂ©tĂ© est imposable Ă  concurrence de la diffĂ©rence entre le montant perçu et les primes prĂ©cĂ©demment versĂ©es ;
  • DeuxiĂšmement, primes d’assurance versĂ©es dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie contractĂ© au profit d’un membre du personnel sont dĂ©ductibles. Cependant, elles ne doivent pas ĂȘtre comptabilisĂ©es comme des primes d’assurance, mais comme un complĂ©ment de salaire soumis Ă  l’IR et aux cotisations le cas Ă©chĂ©ant ;
  • Et enfin, primes / provisions pour propre assureur. Dans ce cas, la sociĂ©tĂ© constitue une provision (affectĂ©e ou non Ă  un actif) au lieu de contracter une assurance auprĂšs d’une compagnie d’assurances. Ces provisions ne peuvent donner lieu Ă  une dĂ©duction fiscale.
  • RĂ©munĂ©rations du personnel extĂ©rieur Ă  la sociĂ©tĂ©

Les factures payĂ©es par la sociĂ©tĂ© aux sociĂ©tĂ©s d’intĂ©rim (ou autres sociĂ©tĂ©s) en contrepartie de l’utilisation de personnel occasionnel, intĂ©rimaire ou dĂ©tachĂ©, sont considĂ©rĂ©es comme des charges dĂ©ductibles.

NĂ©anmoins, il est d’usage lorsque ce personnel fait partie du mĂȘme groupe, que l’administration demande la preuve du travail effectif de ce personnel.

  • RĂ©munĂ©rations d’intermĂ©diaires et honoraires

Les rĂ©munĂ©rations que l’entreprise verse Ă  des intermĂ©diaires non salariĂ©s sont dĂ©ductibles (exemple : Commission d’apport de marchĂ©s, commission aux agents exportateurs, …).

Il en est de mĂȘme pour tous les honoraires versĂ©s Ă  des cabinets de conseil tels que :

    • Honoraires d’avocats et experts comptables et autres mĂ©tiers libĂ©raux ;
    • Frais d’actes et contentieux
    • Frais d’audits, de conseil en gestion, et autres
    • Toute rĂ©munĂ©ration Ă  des cabinets externes similaires

Attention : tous ces paiements lorsqu’ils concernent des cabinets au Maroc doivent faire l’objet d’une dĂ©claration sĂ©parĂ©e. (DĂ©claration des rĂ©munĂ©rations allouĂ©es Ă  des tiers).

  • Redevances pour concession de brevets et autres

Les frais engagĂ©s pour l’acquisition d’un droit d’exploitation d’un bien incorporel nĂ©cessaire Ă  l’exploitation sont dĂ©ductibles. Il s’agit notamment des :

  • Royalties d’exploitation d’un brevet ou d’une licence ;
  • Redevances d’assistance technique (transfert de savoir-faire, mĂ©thodes de fabrication, conseil technique,…) ;
  • Achats d’Ă©tudes, recherches et documentation

Il est Ă  noter que lorsque ces frais bĂ©nĂ©ficient Ă  plusieurs exercices, ils doivent faire l’objet d’une comptabilisation en actif et ensuite amortis.

  • Frais de transport

Sont des charges dĂ©ductibles,  les charges engagĂ©es pour le transport de marchandises, de personnel ainsi que les charges de dĂ©placement des dirigeants de l’entreprise.

  • DĂ©placements, missions et rĂ©ceptions

Contrairement Ă  l’idĂ©e reçue, la loi ainsi que la circulaire considĂšrent que les frais de dĂ©placement et de mission sont des charges dĂ©ductibles.

Ces frais comprennent notamment les frais de voyage, les frais de déplacement et de déménagement.

Comme les autres frais, la déductibilité doit se faire dans le respect des rÚgles de forme et de fonds à savoir :

    • Justifier les dĂ©placements par la nature ou l’importance de l’exploitation
    • Engager les frais dans l’intĂ©rĂȘt de la sociĂ©tĂ©.
  • Frais de publicitĂ©

Tous les frais engagĂ©s par la sociĂ©tĂ© pour promouvoir ses produits ou sa marque sont des charges dĂ©ductibles. Cette dĂ©duction concerne tous les moyens : imprimĂ©s, spots tĂ©lĂ©visĂ©s, radios, publicitĂ© en ligne…

Ces frais s’Ă©tendent aux frais de publicitĂ© lĂ©gale nĂ©cessaire en vertu de textes lĂ©gaux (assemblĂ©es, opĂ©rations sur le capital,…)

Ces frais s’Ă©tendent Ă©galement Ă  la participation aux foires nationales et internationales ainsi qu’Ă  tous frais d’exposition.

Comme le veut la rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les frais bĂ©nĂ©ficiant Ă  plusieurs exercices doivent ĂȘtre Ă©talĂ©s et ne peuvent ĂȘtre dĂ©duits sur un seul exercice.

Cas particulier des cadeaux publicitaires :

ConformĂ©ment aux dispositions de l’article 10 (I-B-1°) du C.G.I., sont dĂ©ductibles, les cadeaux publicitaires d’une valeur unitaire maximale de cent (100) dirhams portant soit la raison sociale, soit le nom ou le sigle de la sociĂ©tĂ©, soit la marque des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le commerce.

Cette limitation ne s’applique pas dans le cas spĂ©cifique des Ă©chantillons mĂ©dicaux livrĂ©s gratuitement en cours d’exercice par les sociĂ©tĂ©s de laboratoires pharmaceutiques Ă  leurs clients.

  • Frais postaux et frais de tĂ©lĂ©communications

Sont des charges dĂ©ductibles, les frais d’achat de timbres postaux, les frais de tĂ©lĂ©communication, de connexion internet et les charges similaires. Cette dĂ©duction est acquise de plein de droit dĂšs lors que ces frais sont exposĂ©s dans l’intĂ©rĂȘt de l’activitĂ© imposable.

  • Cotisations et dons

Les cotisations et dons que l’entreprise octroie Ă  certaines institutions sont des charges dĂ©ductibles.

Ces dons sont dĂ©ductibles sans limitation de montant lorsqu’ils sont accordĂ©s aux institutions nommĂ©es dans l’article 10(I-B-2°). Ces institutions sont, Ă  titre d’exemple, les habous publics, l’entraide nationales, les associations reconnues d’utilitĂ© publiques, …

Par ailleurs, les entreprises peuvent Ă©galement dĂ©duire de leurs rĂ©sultats fiscaux les dons aux oeuvres sociales. Dans ce cas, les dĂ©ductions se limitent Ă  un montant de deux pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires, hors TVA, du donateur.

  • Services bancaires

Les commissions et les frais que l’entreprise paye aux Ă©tablissements bancaires, sont des charges dĂ©ductibles.

  • Rabais, ristournes et remises obtenus (R.R.R.O.)

Lorsqu’une entreprise obtient de la part de ces fournisseurs des rabais ou des remises hors factures, ces derniers doivent ĂȘtre comptabilisĂ©s en dĂ©duction des charges dĂ©ductibles.

C- Charges dĂ©ductibles – les impĂŽts et taxes

Les impĂŽts et taxes que l’entreprise paye pour son propre compte sont fiscalement dĂ©ductibles. Ces impĂŽts comprennent :

  • Les impĂŽts locaux et communaux ;
  • Les droits de douane ;
  • Les droits d’enregistrement
  • La taxe professionnelle ;
  • La taxe spĂ©ciale annuelle sur les vĂ©hicules
  • Les droits de timbre
  • De maniĂšre gĂ©nĂ©rale tous les droits fiscaux mis Ă  la charge de l’entreprise (sauf disposition contraire)

Cependant, ne sont pas des charges dĂ©ductibles en matiĂšre d’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s :

  • ImpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s ;
  • Contributions imputables sur l’I.S ;
  • Retenues Ă  la source au titre des produits de placement Ă  revenu fixe ;
  • Contribution Ă  la solidaritĂ© sociale

Les pĂ©nalitĂ©s et majorations que l’entreprise paye Ă  la suite d’infractions fiscales ne sont, cependant, pas dĂ©ductibles de son rĂ©sultat imposable.

D- Charges dĂ©ductibles – les charges de personnel

Les charges de personnel et de main d’oeuvre sont des charges dĂ©ductibles. Cette dĂ©duction s’Ă©tend aux charges sociales affĂ©rentes aux charges du personnel.

La déduction concerne :

  • Salaires bruts
  • Cotisations sociales et patronales
  • IndemnitĂ©s de toute nature que l’entreprise verse Ă  ses salariĂ©s
  • Les gratifications de toute nature versĂ©es au personnel (13Ăšme mois, primes, aides au logement, …)
  • Avantages en nature que l’entreprise supporte au lieu de son personnel
  • Les diffĂ©rents supplĂ©ments de coĂ»ts liĂ©s au personnel (mĂ©decine de travail, frais de dĂ©placement du personnel, voyages offerts au personnel,…)

Par ailleurs, les rĂ©munĂ©rations que l’entreprise verse aux salariĂ©s en pĂ©riode de congĂ© sont Ă©galement dĂ©ductibles.

Cas particulier 1 : Les provisions pour congé payé sont des charges déductibles

L’entreprise peut procĂ©der Ă  la constitution d’une provision pour congĂ©s payĂ©s. Cette provision constitue une charge dĂ©ductible sous certaines conditions :

  • La provision doit ĂȘtre calculĂ©e de maniĂšre dĂ©taillĂ©e
  • Son montant doit ĂȘtre individualisĂ©

Compte tenu du fait que cette provision ne fait pas partie des Ă©lĂ©ments de dĂ©claration des traitements et des salaires, l’entreprise doit joindre un Ă©tat expliquant la diffĂ©rence avec sa dĂ©claration fiscale.

Cas particulier 2 – Les indemnitĂ©s de licenciement sont des charges dĂ©ductibles

La sociĂ©tĂ© peut dĂ©duire les indemnitĂ©s qu’elle verse au personnel licenciĂ©. Les indemnitĂ©s sont dĂ©ductibles dans la limite de la part qui correspond Ă  ce que prĂ©voit la lĂ©gislation en vigueur. La dĂ©duction est Ă©galement valable pour les indemnitĂ©s qu’une juridiction compĂ©tente a dĂ©cidĂ©es. Ces charges sont dĂ©ductibles qu’il s’agisse de :

  • dommages et intĂ©rĂȘts accordĂ©s par les tribunaux
  • l’indemnitĂ© de licenciement proprement dite
  • l’indemnitĂ© de dĂ©part volontaire
Cas particulier 3 – RĂ©munĂ©rations des dirigeants de sociĂ©tĂ©s ou de l’exploitant

Les rĂ©munĂ©rations que l’entreprise alloue Ă  ses dirigeant sont dĂ©ductible dans la mesure oĂč elles n’excĂšdent pas la rĂ©tribution normale des fonctions exercĂ©es par les intĂ©ressĂ©s.

Cependant, il convient de distinguer entre la rĂ©munĂ©ration d’un travail effectif effectuĂ© et les rĂ©munĂ©rations correspondant Ă  une participation aux bĂ©nĂ©fices maquillĂ©e.

Ainsi, les rĂ©munĂ©rations normales rĂ©tribuant un travail effectif ou une fonction spĂ©ciale (jetons de prĂ©sence spĂ©ciaux), sont dĂ©ductibles de la base de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s. Cependant, les sommes qui correspondent Ă  une participation aux bĂ©nĂ©fices de la sociĂ©tĂ© ne sont pas dĂ©ductibles en principe. Exceptionnellement, si l’entreprise accorde une participation aux bĂ©nĂ©fices Ă  un salariĂ©, elle peut la dĂ©duire si elle a Ă©tĂ© imposĂ©e en matiĂšre d’IR.

E- les autres charges d’exploitation

Les diffĂ©rentes autres charges liĂ©es Ă  l’exploitation sont dĂ©ductibles.

Il s’agit notamment :

  • jetons de prĂ©sence ordinaires
  • pertes sur crĂ©ances irrĂ©couvrables, qui ont un caractĂšre habituel en rapport avec l’activitĂ© courante de la sociĂ©tĂ© ;
  • pertes sur opĂ©rations faites en commun ;
  • transfert de profits sur opĂ©rations faites en commun.

Il est Ă  noter que les pertes sur crĂ©ances ne sont dĂ©ductibles que dans la mesure oĂč l’entreprise prouve qu’elle a entrepris les actions nĂ©cessaires au recouvrement. Ainsi, les abandons volontaires de crĂ©ances perdent le caractĂšre dĂ©ductible. A contrario, les pertes liĂ©es Ă  une faillite d’une contrepartie demeurent dĂ©ductibles.

F- les dotations d’exploitation

Les dotations d’exploitation comprennent les dotations aux amortissements et les dotations aux provisions.

Les dotations aux amortissements

L’amortissement est la constatation comptable de la perte de valeur des immobilisations. Cette perte provient notamment de :

  • PremiĂšrement, l’usure par le temps ;
  • DeuxiĂšmement, l’obsolescence technique

L’amortissement est une technique qui vise Ă  faire figurer les immobilisations au bilan Ă  leurs valeurs nettes (la valeur nette est, par dĂ©finition, infĂ©rieure Ă  la valeur historique).

Peuvent faire l’objet d’un amortissement, les immobilisations:

  • en non valeur (frais prĂ©liminaires, frais prĂ©alable au dĂ©marrage, charges Ă  rĂ©partir sur plusieurs exercices,…). La durĂ©e d’amortissement des immobilisations en non valeur est de 5 annĂ©es Ă  partir du premier exercice de leur constatation.
  • incorporelles Ă  conditions qu’elles soient sujettes Ă  une perte de valeur avec le temps. Il s’agit notamment, des frais de recherche et dĂ©veloppement, des marques et brevets,… Lorsque ces immobilisations ne se dĂ©prĂ©cient pas avec le temps, elles ne peuvent faire l’objet d’un amortissement. Il s’agit notamment des fonds de commerce lorsque son usage n’a pas de limite dans le temps.
  • corporelles de toute nature (Ă  l’exception des terrains en gĂ©nĂ©ral).

CoĂ»t d’origine

L’amortissement se calcule sur la valeur d’origine, hors taxe sur la valeur ajoutĂ©e rĂ©cupĂ©rable. La valeur Ă  amortir correspond au montant que l’entreprise inscrit Ă  l’actif immobilisĂ©. Cette valeur d’origine comprend :

  • le coĂ»t d’acquisition qui comprend le prix d’achat augmentĂ© des autres frais de transport, frais d’assurance, droits de douanes et frais d’installation ;
  • le coĂ»t de revient pour les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-mĂȘme ;
  • la valeur d’apport stipulĂ©e dans l’acte d’apport pour les biens apportĂ©s ;
  • la valeur contractuelle pour les biens acquis par voie d’échange.

A noter que les droits d’enregistrement et de timbre, les honoraires et commissions et les frais d’actes ne font pas partie de la valeur d’origine dĂ©finie ci- dessus. Il s’agit de charges Ă  rĂ©partir sur plusieurs exercices.

Taux d’amortissement au Maroc

En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, l’amortissement dĂ©ductible correspond Ă  l’Ă©talement linĂ©aire de la valeur historique du bien sur sa durĂ©e de vie.

D’un point de vue comptable, l’amortissement est consiste Ă  constater la perte de valeur des immobilisations. En effet, on considĂšre que ces immobilisations se dĂ©prĂ©ciant avec le temps et l’usage. De ce fait, les dotations aux amortissements visent Ă  :

  • Faire figurer Ă  l’actif les immobilisations Ă  une valeur nette de cette perte ;
  • Faire supporter Ă  chaque exercice comptable une charge relative Ă  la quote-part de la dĂ©prĂ©ciation

La loi comptable autorise les entreprises Ă  effectuer les amortissement de plusieurs maniĂšres :

  • DĂ©prĂ©ciation en utilisant un taux d’amortissement linĂ©aire
  • Utilisation d’un taux d’amortissement progressif
  • Amortissement selon les unitĂ©s de production

La circulaire 717 donne Ă  titre indicatif, pour chaque catĂ©gorie de bien amortissable la durĂ©e d’amortissement admise.

A titre illustratif, ci-joint quelques exemples des taux d’amortissement que propose la circulaire :

  • Immeuble Ă  usage d’habitation ou commercial 4%
  • Immeubles industriels construits en dur 5%
  • Constructions lĂ©gĂšres 10%
  • MatĂ©riel, Agencements et Installations 10% Ă  15%
  • Gros matĂ©riel informatique 10% Ă  20%
  • MatĂ©riel informatique, pĂ©riphĂ©rique et programmes 20% Ă 25%
  • Mobilier et Logiciels 20%
  • MatĂ©riel roulant 20% Ă  25%
  • Outillage de faible valeur 30%

Cas particulier des véhicules de tourisme :

Le taux d’amortissement du coĂ»t d’acquisition des vĂ©hicules de transport de personnes (dits de tourisme) ne peut dĂ©passer une valeur de 300.000 dirhams TTC par vĂ©hicule, rĂ©partie sur une durĂ©e de 5 annĂ©es Ă  parts Ă©gales.

Si un vĂ©hicule dĂ©passe cette valeur, la quote-part qui dĂ©passe cette limite doit ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©e.

Les dotations aux provisions

La provision, comme l’amortissement, peut avoir pour objet des pertes subies par des Ă©lĂ©ments de l’actif. L’entreprise peut constituer des provisions mĂȘme en l’absence de bĂ©nĂ©fices. Cependant, la provision diffĂšre d’un amortissement en ce sens qu’elle vise Ă  couvrir des pertes ou des charges futures et probables.

Les conditions de dĂ©duction d’une provision sont les suivantes :

  • PremiĂšrement, permettre de faire face Ă  une dĂ©prĂ©ciation, Ă  une perte ou Ă  une charge dĂ©ductible
  • DeuxiĂšmement, la provision doit couvrir des pertes et charges nettement prĂ©cisĂ©es quant Ă  leurs natures
  • TroisiĂšmement, les pertes et charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en cours
  • Finanlement, sur la forme, pour qu’elles soient dĂ©ductibles, les provisions doivent ĂȘtre effectivement constatĂ©es dans les Ă©critures comptables de l’exercice.

Vous avez une question particuliĂšre ? Contactez nous.

Charges dĂ©ductibles – Les charges financiĂšres

Selon les dispositions de l’article 10-II du C.G.I., les charges financiĂšres sont des charges dĂ©ductibles.

Par charge financiĂšre, il faut entendre l’ensemble des charges inscrites en comptabilitĂ© dans le poste 63 du plan comptable Ă  savoir :

  • les charges d’intĂ©rĂȘts ;
  • les pertes de change ;
  • les autres charges financiĂšres ;
  • les dotations financiĂšres.

Il est Ă  noter que les services et commissions bancaires ne sont pas considĂ©rĂ©es comme charges financiĂšres mais comme des charges d’exploitation au sens du CGNC.

Conditions de dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂȘts des emprunts

Les intĂ©rĂȘts des emprunts sont des charges dĂ©ductibles quel que soit leur mode de calcul lorsque :

  • L’entreprise peut justifier de la rĂ©alitĂ© de la dette, de l’exigibilitĂ© des intĂ©rĂȘts ;
  • L’affectation des emprunts Ă  l’exploitation de la sociĂ©tĂ© (tout usage dĂ©tournĂ© peut conduire Ă  un dĂ©ni du droit de dĂ©duction);
  • Les intĂ©rĂȘts concernent l’exercice en question quelle que soit la pĂ©riode de leur paiement.
Cas particulier des intĂ©rĂȘts de compte courant

Lorsque des intĂ©rĂȘts sont facturĂ©s par un actionnaire (ou une sociĂ©tĂ© mĂšre) en rĂ©munĂ©ration d’un compte courant crĂ©diteur, les conditions supplĂ©mentaires suivantes sont Ă  prendre en considĂ©ration :

  • Le montant du prĂȘt ne dĂ©passe pas le montant du capital libĂ©rĂ© ;
  • Le taux ne dĂ©passe pas le taux rĂ©glementaire fixĂ© par le ministĂšre des finances (annuellement). Ce taux dĂ©pend du taux d’intĂ©rĂȘt moyen des bons du TrĂ©sor Ă  six (6) mois de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

Dans le cas oĂč une des conditions ci-dessus n’est pas respectĂ©e, les intĂ©rĂȘts peuvent ĂȘtre dĂ©ductibles partiellement.

Conditions de déductibilité des pertes de change

Selon les dispositions lĂ©gales, les crĂ©ances et dettes se comptabilisent durant l’exercice, ils sont comptabilisĂ©s au taux de la date d’opĂ©ration. Des pertes de change peuvent ĂȘtre comptabilisĂ©e si le taux de rĂšglement augmente le coĂ»t de l’entreprise.

Dans ce cas, on parle de perte de change réalisées. Ces derniÚres sont des charges déductibles.

Cependant, en date de clĂŽtures les crĂ©ances et dettes en devises doivent ĂȘtre Ă©valuĂ© en fin d’exercice au taux de clĂŽture. Lorsqu’un taux de clĂŽture se traduit pour la sociĂ©tĂ© par une :

  • augmentation de la dette
  • diminution de la crĂ©ance

L’entreprise doit comptabiliser des provisions pour perte de change. Ces derniĂšres sont, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, Ă©galement considĂ©rĂ©es comme dĂ©ductibles.

Autres charges financiÚres déductibles

Les charges suivantes sont également considérées comme déductibles :

  • pertes sur crĂ©ances liĂ©es Ă  des participations ;
  • charges nettes sur cession de titres et valeurs de placement ;
  • escomptes accordĂ©s.

Charges dĂ©ductibles – Les charges non courantes

Pour ĂȘtre admises en dĂ©duction, les charges non courantes doivent, comme les autres charges et frais se rapportant Ă  l’exploitation, satisfaire aux conditions gĂ©nĂ©rales de dĂ©ductibilitĂ© des charges.

Les charges non courantes se définissent en fonction de leur nature.

Elles sont liĂ©es Ă  la survenance de circonstances exceptionnelles. Il s’agit, notamment, des :

Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cĂ©dĂ©es

Elles sont dĂ©ductibles dans la mesure ou le produit de cession en face est imposable. Lorsqu’elles sont comptabilisĂ©es sans produit de cession, elles sont dĂ©ductibles si elles se rapportent Ă  des immobilisations liĂ©es Ă  l’exploitation de l’entreprise ;

Autres charges non courantes

La société peut déduire de son résultat fiscal les charges suivantes :

  • PĂ©nalitĂ©s sur marchĂ©s et dĂ©dits ;
  • Rappels d’impĂŽts dans la mesure oĂč ils ne correspondent pas Ă  des pĂ©nalitĂ©s (montant en principal). Il est Ă  noter que les rappels d’I.S. ne sont pas dĂ©ductibles dans la mesure ou l’IS lui-mĂȘme ne l’est pas ;
  • PĂ©nalitĂ©s et amendes. Il convient de distinguer :
    • PĂ©nalitĂ©s et amendes fiscales pour toute infraction lĂ©gale ou rĂ©glementaire : non dĂ©ductibles,
    • Dommages et intĂ©rĂȘts mis Ă  la charge d’une sociĂ©tĂ© suite Ă  un jugement judiciaire: admis en dĂ©duction du rĂ©sultat fiscal de l’exercice au cours duquel le jugement dĂ©finitif est intervenu.

Les pertes rĂ©sultant de l’annulation de crĂ©ances irrĂ©couvrables de maniĂšre dĂ©finitive sont dĂ©ductibles. Elles perdent leur caractĂšre dĂ©ductible lorsqu’il s’agit de libĂ©ralitĂ©s.

Dotations non courantes

Il s’agit essentiellement de dotations aux amortissements dĂ©gressifs et dotations non courantes aux provisions rĂ©glementĂ©es.

Dotations pour amortissement dégressif

Dans le droit commun, les amortissements doivent se faire de maniÚre linéaire. La loi autorise les entreprises, dans certains cas à procéder à un amortissement dégressif. Dans ce cas, le supplément à la dotation linéaire se comptabilise en tant que dotation aux amortissement dégressif. Ce dernier est déductible fiscalement.

Dotations aux provisions réglementées

Les dotations constituĂ©es en raison d’un rĂ©gime fiscal ou rĂ©glementaire avantageux suivent les rĂšgles gĂ©nĂ©rales dudit rĂ©gime.

Charges non déductibles partiellement

Ne sont dĂ©ductibles pour la dĂ©termination du rĂ©sultat fiscal qu’Ă  concurrence de 50% de leur montant, les dĂ©penses affĂ©rentes aux charges visĂ©es Ă  l’article 10 (I-A, B et E) du C.G.I et qui sont rĂ©glĂ©e en espĂšce.

En résumé

Les charges inscrites en comptabilité et répondant aux conditions de déductibilité sont de plein droit déductibles. Certaines charges ne sont pas déductibles en totalité notamment :

  • Amendes, pĂ©nalitĂ©s et majorations fiscales (ou pour autres infractions lĂ©gales );
  • Charges non justifiĂ©es par une piĂšce rĂ©guliĂšre;
  • LibĂ©ralitĂ©s et charges non liĂ©es Ă  l’exploitation.

Par ailleurs, la loi limite la déductibilité de certaines charges :

  • Les charges payĂ©es en espĂšces ;
  • Certains dons ;
  • Les cadeaux publicitaires ;
  • Les amortissements de vĂ©hicules de transport ;
  • Les intĂ©rĂȘts de compte courant ;

Il est trĂšs important de bien identifier ces charges au moment de la dĂ©claration. Si identifiĂ©es lors d’un contrĂŽle fiscal, des pĂ©nalitĂ©s et majorations peuvent s’appliquer.

Un doute ? N’hĂ©sitez Ă  nous consulter.

 

Featured image par Steve Buissinne de Pixabay

 

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